BERNARD JARDEL, SURRÉALISME OPTIQUE

Bernard Jardel, the Optical Surrealist painter

Bernard Jardel (1932-1984)

Né en 1932 à Paris, Bernard Jardel est une figure marquante de la scène de l'art abstrait et optique des années 1970. Formé comme architecte à la prestigieuse École des Beaux-Arts de Paris, il allie rigueur technique et créativité artistique. Bien qu'il ait travaillé comme directeur commercial de l'entreprise familiale, les Ateliers de Construction Schwartz-Haumont, Jardel poursuit une double carrière en se consacrant à la peinture avec une intensité qui laissera un impact durable. Cette double vie, partagée entre le monde industriel et celui de l'art, a enrichi sa démarche et défini son style unique, un style qui a conduit Victor Vasarely, le maître de l'art optique, à qualifier son œuvre de « surréalisme optique ».

 

Un style unique à l'intersection de l'architecture et de la peinture

Le travail de Jardel se définit par un langage visuel distinctif, où la géométrie et la couleur jouent un rôle central. Sa formation en architecture l'a doté d'un sens aigu de la structure, de la perspective et de la manipulation de la lumière, qu'il a traduit dans ses compositions. Ses œuvres s'articulent autour de formes géométriques répétitives, créant des effets kaléidoscopiques et de fascinantes illusions de profondeur. Chaque toile invite le spectateur dans un monde de « labyrinthes fantastiques », comme les décrit la presse, où la lumière et la couleur interagissent pour révéler des perspectives inattendues. Jardel rejette fermement l’utilisation de procédés mécaniques, privilégiant une approche purement artisanale. Son travail, influencé par les principes du Bauhaus, diverge en mettant l'accent sur les aspects humains et sensibles de chaque pièce, créée avec un dévouement sans compromis à son métier.

 

Reconnaissance artistique et expositions prestigieuses

La carrière de Jardel décolle dans les années 1970, lorsqu’il commence à exposer régulièrement en France et à l’international. Ses œuvres ont attiré l'attention de prestigieuses galeries parisiennes et de collectionneurs influents. En 1971, il expose aux côtés d'Yvaral (Jean-Pierre Vasarely), le fils de Victor Vasarely, à Saint-Tropez, où ils explorent "le monde fascinant de la recherche pure" en art. En 1975, sa première exposition à Bruxelles à la Galerie Govaerts est bien accueillie par la critique, qui salue son utilisation de la géométrie et de la couleur au service de la peinture. Jardel a également exposé au Japon, notamment à Tokyo, Nagasaki et Osaka, consolidant ainsi sa réputation internationale.

À Paris, il présente son travail dans des salons renommés tels que le Salon d'Automne et le Salon des Grands et Jeunes d'Aujourd'hui, où ses pièces se démarquent par leur impact visuel et leur précision technique. Jardel est devenu une figure marquante de l’art abstrait, repoussant les limites de la perception optique et transformant les formes en entités vivantes. Le public de chaque exposition a été captivé par la complexité et la profondeur de son travail, qui mêlait abstraction et réalisme dans un jeu de perception et de perspective.

 

Acclamé par la presse

Le travail de Jardel a attiré l’attention des médias, gagnant une couverture dans diverses publications artistiques et financières. Ses peintures étaient régulièrement présentées dans des revues et magazines renommés tels que Paris Match, Le Revenu Français et Jours de France. Ces publications célébraient sa vision unique et son dévouement artistique. Connu comme le « pinceau des riches » en raison de l'élégance de son travail, ses créations ont séduit de grands collectionneurs d'art et des personnalités du monde des affaires et de la culture, dont Louis Ducatel, Jean-Claude Brialy et Alain Delon. Les œuvres de Jardel, exposées aux côtés d’œuvres d’autres artistes célèbres, ont réussi à se démarquer par leur caractère distinctif et leur esthétique puissante.

 

Une technique magistrale et une palette subtile

Jardel a principalement travaillé à l'acrylique sur de grandes toiles, en utilisant une palette subtile de bleus froids, de bruns et de violets. Ce choix de couleurs renforce l’effet d’optique et rehausse le contraste entre les formes géométriques, jouant avec la perception des spectateurs. Son approche minutieuse lui permet de transmettre des émotions, même au sein de compositions abstraites. Chaque pièce était une étude de lumière, de volume et de texture, où chaque ligne et couleur étaient soigneusement choisies pour créer une harmonie visuelle.

 

Un héritage artistique poursuivi grâce à la remasterisation

Bien que Bernard Jardel soit décédé en 1984, son héritage artistique perdure. Son fils Alecse, également artiste et fondateur de la Myretroposter galerie, a entrepris le remastering de certaines de ses œuvres pour les rendre accessibles à une nouvelle génération d'amateurs d'art et de passionnés de design. Ces rééditions contribuent à préserver la vision de Jardel et à célébrer la qualité intemporelle de ses créations. La Myretroposter proposera bientôt ces pièces emblématiques, véritables trésors de l'art abstrait, permettant à un public plus large de redécouvrir l'univers de Bernard Jardel—un monde où la rigueur géométrique rencontre des effets optiques fascinants.

Ce projet de remasterisation donne à Bernard Jardel une présence renouvelée, apportant ses œuvres à un public mondial et prolongeant la mémoire d'un artiste dont les contributions à l'art abstrait et optique restent inestimables.

Interview by Leone de Grandville

« Pour peindre le portrait d'un oiseau, dessinez d'abord un
cage»... conseille Jacques Prévert dans l'un de ses plus beaux poèmes. Et pour faire le portrait d'un artiste, faut-il
le prendre par surprise ? Un jour, si vous rencontriez Bernard Jardel, l'homme d'affaires, croiriez-vous qu'il s'agit de l'artiste Bernard Jardel ? Les dimensions oniriques, les perspectives déconcertantes qui hantent l'imaginaire de l'artiste Jardel, jaillissent d'un décor simple mais de bon goût, de Jardel l'homme d'affaires, où tout semble paisible et harmonieux. Ses yeux noirs scintillants lui cachaient tout secret.

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Bernard Jardel in his office

Thérèse de St Phalle : La double vie de Bernard Jardel

Peut-on être un artiste exposant à Tokyo, Nagoya, Houston, Beyrouth, Madrid, peindre plus de soixante toiles par an, tout en exerçant les responsabilités d'une entreprise ?

C'est un défi que relève Bernard Jardel, 40 ans, dont l'exposition s'ouvre le 15 mars à Bruxelles. Ses peintures, sévèrement construites, font converger les vagues de trapèzes vers un objectif.
Si ses tableaux sont achetés aussi bien par un collectionneur oriental que par un collectionneur européen, c'est parce qu'ils évoquent le sentiment d'une « odyssée de l'espace », une envolée vers l'infini par une série de perspectives. Un cercle vibre, des lames verticales le traversent. , dont les teintes indiquent la diffraction de la lumière. Un style unique et qui ne ressemble à aucun autre. Sans signature sur ses tableaux, on reconnaît encore le style de Jardel.

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Bernard Jardel par Gerald Schurr

Devant l'œuvre de Bernard Jardel, un spectateur attentif est envoûté par son ambiguïté fondamentale qui anime la surface fixe, accentue les profondeurs magistrales, qui évite pourtant l'illusion, cédant à l'ordonnance des deux dimensions, la soulignant avec détermination.
"Quand | tache ma toile, elle devient immédiatement ronde, rectangulaire ou triangulaire». Sa formation d'architecte, a profondément marqué Jardel, et c'est précisément cette « discipline » qui inspire ses thèmes géométriques, ce qui attire l'attention sur son aspect décoratif, rarement reconnu, qui régit son
compositions- et l'importance qu'il attache à ses recherches expérimentales. Il y a quelque chose de rustique qui se mêle à cette magie visuelle, par exemple dans l'utilisation de peintures acryliques, ou le retentissement d'appareils de guerre comme les "pistolets" et les "bombes" (sprays). ).

Les tons délicatement nuancés et dosés, la gamme de couleurs vives et froides d'un rendu amplifié. intensité subtile : ainsi Jardel fixe son tempo et ses formes énergiques, compose son kaléidoscope, harmonise la profondeur et le relief à cette harmonie de formes trapézoïdales et sphériques. Si la rencontre des structures parfois enfermées dans un cercle concentrique ou le débordant, bouleverse l'espace traditionnel, la « muralité » de la structure est toujours respectée.

L'expression « surréalisme optique » prononcée à propos des labyrinthes fantastiques conçus par Jardel semble extrêmement bien accueillie. On pense à Baudelaire, « cet élément inattendu, dont le surnaturel est comme un condiment absolument indispensable à toute beauté ». Ainsi invité à participer et à pénétrer dans un. Espace abstrait et dénué de toute lourdeur, l'amateur constate que le réseau de lignes, ces motifs perspectives qui s'entrechoquent, brise le domaine de l'inexplicable. C'est la géométrie au service de l'imagination qui ouvre la voie à une poésie irrationnelle.


Gérald Schurr

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